Quand la rue s’interroge, la FCC répond

ByRédaction

June 2, 2025

Dans nos colonnes, la semaine dernière, nous évoquions cette impression partagée par beaucoup : celle d’une justice à deux vitesses, où les puissants sortent par la grande porte pendant que d’autres croupissent dans l’anonymat des cellules. De nombreux lecteurs, indignés ou simplement perplexes, nous ont écrit. Pourquoi ces suspects arrêtés pour des crimes financiers sont-ils relâchés si rapidement ? Pourquoi ces menottes qu’on passe à certains, mais pas à d’autres ? La FCC, dans un souci de transparence, a répondu point par point. Voici les précisions de la Commission.


Le provisoire n’est pas le jugement
D’abord, il faut comprendre la nature d’une provisional charge : ce n’est ni une condamnation, ni même une reconnaissance de culpabilité. C’est un outil légal, utilisé lorsqu’un soupçon raisonnable existe. Il permet de placer un suspect sous la surveillance de la justice pendant que l’enquête suit son cours. Ce cadre permet d’imposer des restrictions : interdiction de quitter le pays, devoir de se présenter à la police, et autres mesures de précaution. Mais cela reste un acte provisoire, non un procès. Ce n’est qu’à l’issue de l’enquête, sur la base de preuves solides, qu’une formal charge peut être retenue. Alors seulement commence le chemin vers un véritable procès.


La présomption d’innocence : un droit, pas un luxe

Le droit mauricien, comme toute démocratie digne de ce nom, repose sur la présomption d’innocence. Nul ne peut être considéré coupable avant qu’un tribunal indépendant ne le décide. C’est une pierre angulaire de notre État de droit. La détention avant jugement est donc l’exception, et non la règle. Elle n’est justifiée que dans des cas particuliers, et toute détention abusive peut être contestée en justice.
Ce n’est pas la FCC qui décide de la caution Un autre point souvent mal compris : la FCC n’accorde ni ne refuse la caution. C’est le tribunal qui, après avoir entendu la défense et l’accusation, tranche. La FCC, en tant qu’organe d’enquête, n’est ni juge ni bourreau. Son mandat est clair : enquêter, pas punir.


Des menottes selon le risque, pas selon le rang
L’image d’un suspect menotté ou non en sortant du FCC fait souvent jaser. Là encore, des règles strictes s’appliquent. L’usage de menottes dépend d’une évaluation des risques : danger de fuite, comportement agressif, risque d’entrave à l’enquête. Ce n’est jamais une décision arbitraire ou symbolique.


Enquêtes rigoureuses, visages trompeurs

La FCC rappelle que ses enquêtes sont longues, complexes, et méticuleuses, car les crimes financiers ne laissent pas toujours de traces visibles. Un suspect qui sourit à sa sortie ne signifie pas qu’il est blanchi ; souvent, l’essentiel de l’enquête continue hors caméra. Derrière le calme apparent se cache un processus rigoureux.

L’exigence de justice, pour tous
La FCC affirme sa volonté de servir la justice dans le respect du droit, en toute impartialité. Elle entend les voix de la rue, mais demande aussi que les critiques publiques n’empoisonnent pas inutilement la confiance dans nos institutions. Le Journal du Dimanche restera à l’écoute, à la fois de ceux qui doutent et de ceux qui expliquent. Car c’est dans cette tension, parfois inconfortable, que naît une démocratie plus
éclairée.

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