Coup de théâtre judiciaire ce lundi après-midi. La Cour suprême, réunie en Full Bench sous la présidence de la cheffe juge Rehana Mungly-Gulbul, assistée des juges David Chan Kan Cheong et Kesnaytee Bissoonauth, a annulé la condamnation de Bernard Maigrot dans l’affaire du meurtre de la styliste Vanessa Lagesse, survenu en mars 2001 à Grand-Baie.
Condamné à 15 ans de prison par la Cour d’assises le 1er août 2024, l’homme d’affaires obtient finalement gain de cause en appel. Dans un arrêt aussi attendu que retentissant, la Cour suprême a conclu que les éléments présentés par le ministère public ne suffisaient pas à prouver la culpabilité de l’accusé, ni sur le plan des preuves directes ni sur celui des indices circonstanciels.
L’alibi de Bernard Maigrot, longuement examiné durant les procédures, a été jugé crédible et cohérent. Ce point-clé, associé à l’absence de lien probant entre l’accusé et la scène de crime, a pesé lourd dans la décision finale. En conséquence, le verdict de culpabilité a été cassé, mettant ainsi un terme à plus de deux décennies d’incertitude et de rebondissements judiciaires.
Ce jugement clôt une des affaires criminelles les plus emblématiques et médiatisées de l’histoire judiciaire mauricienne, ravivant les débats sur les failles du système d’enquête initial et sur la place de la présomption d’innocence dans les procès à forte charge émotionnelle.