Navin Ramgoolam scelle un accord de justice et de mémoire avec le Royaume-Uni
C’est un moment que l’Histoire retiendra. Après des décennies de combat diplomatique et moral, Maurice franchit une étape décisive : la signature virtuelle de l’accord de rétrocession de l’archipel des Chagos avec le Royaume-Uni. Le Premier ministre, Dr Navin Ramgoolam, l’a qualifié d’« historique ». Et pour cause : au-delà de la souveraineté retrouvée, c’est une réparation – symbolique, politique, économique – qui prend forme.
Cet accord, structuré autour de 19 articles, place l’intérêt des Chagossiens et du peuple mauricien au cœur de ses engagements. L’article 11, sobrement intitulé Economic Partnership, redéfinit la relation bilatérale entre Port-Louis et Londres. Il prévoit :
• Le versement annuel de 165 millions de livres sterling à Maurice, soit plus de Rs 10 milliards par an pendant 28 ans, via un mécanisme de frontloading inédit dans l’histoire des relations entre les deux pays ;
• La mise en place d’un Trust Fund de 40 millions de livres sterling (environ Rs 2,4 milliards) exclusivement destiné au bien-être des Chagossiens ;
• Et un financement pluriannuel soutenant des projets de développement pour les 25 prochaines années.
Ce partenariat économique, inscrit dans le marbre diplomatique, n’efface pas les blessures du passé. Mais il engage résolument vers une reconstruction équitable. « C’est une victoire de la dignité sur l’oubli, du droit sur l’injustice », a déclaré le Dr Ramgoolam, soulignant la portée morale d’un traité qui dépasse les logiques financières.