Crise alimentaire à Madagascar : après 42 morts, la rue ne mange plus

ByRédaction

June 29, 2025

Depuis la mi-juin 2025, Madagascar est secouée par une série d’intoxications alimentaires qui ont causé la mort de 42 personnes à travers le pays. Si les autorités évoquent un empoisonnement volontaire, cette version est contestée par des professionnels de santé. Dans l’attente des résultats d’analyses toxicologiques, le climat de peur s’intensifie et plonge de nombreux petits commerçants dans la détresse.

À Antananarivo, les gargotes – ces petits restaurants de rue – sont presque désertées. Fyh, 21 ans, tient un petit établissement avec sa mère dans le quartier d’Andavamamba. Elle raconte une chute brutale de 70 % de leurs revenus. « D’habitude, il y a du passage constant. Mais aujourd’hui, les gens hésitent, demandent si les aliments sont sûrs, s’ils ne risquent pas de tomber malades. » Ce doute généralisé pèse lourdement sur leur quotidien.

Même constat chez Niry, vendeuse de pâtisseries et de sandwiches. Malgré la fraîcheur et la présentation soignée de ses produits, les clients ne répondent plus présents. « Les gens ont peur. On dit que certaines farines, huiles ou charcuteries sont frelatées ou empoisonnées. » Les rumeurs circulent vite et amplifient la méfiance.

Face à cette crise, le ministère de la Consommation appelle à la vigilance et assure avoir retiré certains produits suspects du marché. Mais l’incertitude persiste, laissant une population inquiète et une économie informelle en souffrance. Pour de nombreux petits restaurateurs, la psychose née du drame d’Ambohimalaza pourrait bien être plus dévastatrice encore que le poison lui-même.