Une atmosphère lourde de gravité régnait tôt ce jeudi 24 avril au cimetière de Poudre-d’Or, alors qu’une opération d’exhumation particulièrement attendue s’est déroulée sous l’œil vigilant des autorités et des proches du défunt. Le corps de Jacquelin Steve Juliette, décédé dans des circonstances controversées peu après avoir été interpellé, a été exhumé sur ordre du bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP), dans le cadre d’une contre-autopsie destinée à faire toute la lumière sur les causes exactes de son décès.

Sur place, une forte mobilisation des forces de l’ordre assurait la sécurité du périmètre, tandis que des membres de la famille Juliette, visiblement éprouvés, assistaient à l’opération. Sweta et Celina Juliette, les sœurs du défunt, étaient présentes aux côtés de leurs avocats, Me Rama Valayden et Me Anoup Goodary, figures bien connues pour leur engagement dans des affaires sensibles. Me Nataraj Muneesamy, Assistant Director of Public Prosecutions, était également sur les lieux, soulignant l’importance accordée par les autorités à cette étape décisive de l’enquête.

Pour rappel, l’affaire Jacquelin Juliette a suscité une vive émotion dans l’opinion publique, après que l’autopsie initiale eut conclu à une mort naturelle. Une version vivement contestée par les proches du défunt, qui affirment qu’il aurait été victime de brutalités policières lors de son arrestation. Le collectif d’avocats surnommé les “Avengers”, engagé pour défendre la famille, avait plaidé avec insistance en faveur d’une contre-autopsie menée par des experts indépendants.

L’opération de ce jeudi marque donc un tournant. Le corps sera transféré à l’hôpital de Candos, où deux médecins légistes étrangers, réputés sur la scène internationale, procéderont à une nouvelle autopsie en présence de représentants des parties concernées, y compris des médecins locaux. Ce nouvel examen médical vise à confronter les premières conclusions avec des éléments potentiellement nouveaux, et pourrait, selon certaines sources, remettre en question la version officielle des faits.

Une audience est déjà prévue pour le 30 avril au tribunal de Pamplemousses, où les résultats de la contre-autopsie devront être présentés. La famille Juliette, soutenue par une partie de la population et plusieurs associations citoyennes, espère que cette nouvelle expertise permettra de rétablir la vérité et, si nécessaire, d’engager des poursuites à l’encontre de ceux qui auraient pu être impliqués.

Au-delà de l’affaire elle-même, c’est aussi la question de la transparence et de l’intégrité des institutions judiciaires et policières qui est en jeu. La suite de cette affaire sera scrutée de près, tant par les défenseurs des droits humains que par les citoyens attachés à la justice.

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