Kareena Neisius, directrice de Mercantile & Maritime Group (MMG), a été arrêtée ce lundi 28 avril par la Financial Crimes Commission (FCC) après un long interrogatoire de plus de huit heures. Affaiblie à l’issue de cette audition qualifiée de « marathonienne », elle a été conduite d’urgence à l’hôpital Victoria à Candos, se plaignant de malaises.
Cette arrestation intervient dans le cadre de l’enquête sur l’attribution controversée, en 2023, d’un contrat d’approvisionnement pétrolier de Rs 30 milliards par la State Trading Corporation (STC) à MMG, une société enregistrée à Bahreïn. L’absence d’appel d’offres public et les conditions de ce contrat ont fait bondir aussi bien l’opposition que la société civile.

Une procédure opaque et un Parlement tenu à l’écart
La STC avait justifié le choix de MMG par des conditions jugées « avantageuses », notamment un paiement en roupies mauriciennes et un délai de règlement de 60 jours. Mais selon des révélations ultérieures, la transaction aurait été effectuée en dollars américains, et les modalités du contrat n’auraient jamais été rendues publiques – ni même communiquées aux membres du Parlement.
Cadeaux, villas et soupçons de pots-de-vin
Au cœur de l’affaire, des accusations de corruption passive et d’avantages indus. Des sources proches du dossier évoquent des « compensations » occultes, dont l’attribution de villas à certains décideurs, en échange du contrat. Face à ces allégations, la FCC a musclé son enquête, convoquant plusieurs hauts fonctionnaires, dont Kareena Neisius.
Une tempête politique à l’horizon
Cette affaire, qui mêle pétrole, argent et influence, risque de secouer durablement le paysage politique mauricien. À mesure que les investigations avancent, les appels à la transparence se multiplient. Reste à savoir si d’autres têtes tomberont dans ce qui s’annonce déjà comme l’un des plus gros scandales politico-financiers de la décennie.