La Conférence sur la durabilité et le changement climatique, organisée sur deux jours à l’hôtel Ravenala Attitude à Balaclava, a été inaugurée mardi en présence du ministre de l’Agro-industrie, de la Sécurité alimentaire, de l’Économie bleue et de la Pêche, le Dr Arvin Boolell. L’événement rassemble des acteurs publics et privés autour de discussions, panels et sessions éducatives axées sur les défis climatiques mondiaux.
Dans son discours, le Dr Boolell a souligné que les petits États insulaires comme Maurice doivent non seulement s’adapter aux changements climatiques, mais aussi jouer un rôle actif dans leur atténuation. Il a rejeté l’idée d’une approche uniforme, insistant sur la singularité des défis régionaux.
Le ministre a également mis en avant la transformation potentielle de Maurice en un véritable Big Ocean State, grâce à sa vaste zone économique exclusive et à la cogestion d’un espace sous-marin stratégique avec les Seychelles. Il a évoqué les opportunités de revenus liées aux marchés carbone dans cette zone, riche en puits de carbone naturels.
Le Dr Boolell a plaidé en faveur d’initiatives telles que les biodiversity bonds, blue bonds et financements verts pour préserver la biodiversité marine, en particulier face à l’acidification des océans et aux pressions humaines croissantes. Il a insisté sur l’urgence d’un partenariat solide entre les secteurs public et privé, affirmant que les décideurs politiques ne peuvent seuls relever les défis climatiques.
Pour sa part, Rosalind Gater, conseillère principale en coopération pour l’accès au financement climatique à la Haute commission britannique, a rappelé l’engagement de Maurice dans l’Accord de Paris, tout en pointant le manque de financements disponibles. Elle a prôné l’innovation, à travers le blended finance et les obligations vertes, pour combler ce déficit.

Rosalind Gater a aussi évoqué le soutien du Royaume-Uni à Maurice, notamment par le biais du Pioneering Climate and Sustainability Fund et de la mise en place d’une unité de financement climatique au sein du ministère des Finances. Elle a appelé à intégrer les risques climatiques dans la planification économique et réaffirmé l’engagement du Royaume-Uni à aider Maurice à mobiliser des fonds et à renforcer sa résilience.