Le gouvernement mauricien sort du flou diplomatique. Pour la première fois, un traité international acte noir sur blanc la souveraineté de Maurice sur l’ensemble de l’archipel des Chagos – et garantit le droit de retour des Chagossiens. L’Attorney General monte au créneau face aux critiques.
« Le traité signé le 22 mai établit de manière claire et irrévocable que les Chagos font pleinement partie du territoire mauricien. L’article 1 ne laisse aucune place à l’interprétation : la souveraineté de Maurice est reconnue dans son intégralité », affirme l’Attorney General dans un communiqué diffusé ce jeudi matin.
Selon lui, l’accord lève toute ambiguïté laissée par le political statement d’octobre dernier, qui avait semé la confusion en évoquant un transfert de “droits souverains” sur Diego Garcia pour une durée de 99 ans. « Le traité actuel ne parle pas de “droits”, mais de souveraineté pleine et entière. C’est une rupture nette avec le flou du passé », insiste-t-il.
Le retour des Chagossiens confirmé
L’article 6 du traité stipule que les descendants des Chagossiens pourront réintégrer les îles de l’archipel – à l’exception de Diego Garcia, pour des raisons strictement liées à la sécurité militaire. « Cette clause ne restreint en rien notre souveraineté. Elle tient compte d’un équilibre nécessaire entre mémoire, dignité humaine et réalités stratégiques », souligne l’Attorney General.
Il rejette fermement les accusations de recul ou de compromission : « Il faut cesser les procès d’intention. Ce traité renforce notre position sur le plan international et engage le Royaume-Uni à collaborer avec nous dans un cadre juridique clair. »
Une réinstallation dès fin 2025
Le gouvernement ne perd pas de temps. Une première réunion est programmée ce jeudi 29 mai entre le Premier ministre et le Premier ministre adjoint pour lancer les préparatifs concrets de la réinstallation. Des premiers voyages vers les Chagos sont envisagés d’ici la fin de l’année. « Maurice a agi dans le respect du droit, de son histoire et de son peuple. Ce traité est un acte souverain. Ceux qui insinuent le contraire jouent un jeu dangereux », conclut-il.