Malgré les appels au calme de la communauté internationale, l’Asie du Sud glisse dangereusement vers une confrontation ouverte. Dans la nuit de mardi à mercredi, l’Inde a lancé une opération militaire ciblée contre des positions situées en territoire pakistanais. Islamabad promet de répondre avec fermeté.
Les stigmates de l’attentat sanglant du 22 avril au Cachemire n’ont pas eu le temps de cicatriser. L’Inde, qui accuse le groupe terroriste Jaish-e-Mohammed d’en être responsable, a riposté avec l’opération Sindoor, une série de frappes nocturnes menées contre ce qu’elle qualifie « d’infrastructures terroristes » en territoire pakistanais.
Mais Islamabad dénonce une attaque aveugle sur des zones civiles : huit personnes, dont une fillette de trois ans, auraient été tuées, selon les autorités locales. Une première salve de tirs d’artillerie a immédiatement suivi en guise de représailles. Une réunion de crise du gouvernement pakistanais est prévue ce mercredi matin à Islamabad.
Cette nouvelle escalade dans la région du Cachemire, déjà théâtre de multiples confrontations par le passé, ravive les craintes d’un affrontement ouvert entre deux puissances nucléaires. Les États-Unis, l’ONU et plusieurs capitales européennes ont appelé les deux camps à la désescalade, en vain pour l’instant.
Depuis 1947, les relations entre New Delhi et Islamabad oscillent entre méfiance chronique et flambées de violence. Si les deux pays disposent de l’arme nucléaire, ils continuent de se défier par procuration au Cachemire, territoire disputé depuis leur indépendance.
Le gouvernement indien, emmené par le Premier ministre Narendra Modi, justifie son action par une volonté de frapper préventivement des groupes armés jugés responsables d’attaques meurtrières sur son territoire. De son côté, le Pakistan dénonce une violation manifeste de sa souveraineté et promet une « riposte cinglante ».