Le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, est monté au créneau ce jeudi pour dénoncer avec fermeté l’humiliation infligée à la délégation mauricienne au Parlement panafricain, qui siège actuellement à Midrand, en Afrique du Sud. Il a affirmé que les représentants mauriciens avaient été dûment désignés, conformément à l’article 4 du Protocole du Parlement panafricain, et que le Secrétariat avait été officiellement informé de leur composition.
Le chef du gouvernement a souligné que la délégation comprenait notamment la députée Anabelle Savabaddy, assurant ainsi le respect de la parité exigée par l’article 4(2), qui stipule qu’au moins une femme doit faire partie des cinq représentants. Il a rappelé que, selon la tradition parlementaire, le Leader de l’opposition n’est généralement pas inclus dans les délégations aux forums internationaux. Joe Lesjongard, a-t-il précisé, a d’ailleurs préféré être considéré pour l’Union Interparlementaire (UIP), dont la prochaine réunion aura lieu à Genève.
Concernant le député Franco Quirin, le Premier ministre a expliqué qu’il siège comme membre indépendant, n’étant affilié à aucun parti politique depuis sa dissociation de l’Alliance du Changement. Selon lui, Franco Quirin ne peut donc être considéré comme une voix politique divergente au sens du protocole panafricain. Il a également rappelé que ce dernier a siégé à deux reprises au sein de la délégation mauricienne entre 2015 et 2024.
Mais le ton s’est fait plus grave lorsque le Dr Ramgoolam a évoqué le refus de la Commission des pouvoirs du Parlement panafricain de reconnaître l’accréditation des représentants mauriciens. Indigné par ce qu’il considère comme un affront à la souveraineté nationale, il a ordonné le retour immédiat de la délégation et a adressé une lettre de protestation au Président de la Commission de l’Union africaine, avec copie au Président et au Greffier du Parlement panafricain.
Il a fustigé le comportement du Leader de l’opposition, l’accusant d’avoir écrit personnellement au Parlement panafricain pour remettre en cause la composition de la délégation, ce qui aurait, selon lui, nui à la réputation de Maurice. “Ceux-là mêmes qui ont bafoué la démocratie parlementaire veulent aujourd’hui se faire passer pour les gardiens de la vertu”, a-t-il lancé.
Enfin, le Premier ministre n’a pas manqué d’égratigner l’actuel Président de l’Assemblée nationale, qu’il a accusé d’avoir profité de fonds publics pour effectuer trois missions à l’étranger en moins de trois mois, tout en se présentant comme un modèle de bonne gouvernance.