Le secteur du cuir mauricien pourrait bientôt connaître un nouveau souffle. Lors d’un atelier de validation organisé à l’hôtel Ravenala Attitude à Balaclava, le gouvernement a affiché sa volonté d’investir massivement dans les industries à forte valeur ajoutée, à commencer par le cuir. L’événement, tenu en collaboration avec le COMESA (Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe), a réuni plusieurs personnalités de premier plan du secteur, dont le ministre de l’Industrie, des PME et des Coopératives, Aadil Ameer Meea.
Dans son discours le ministre a souligné que le développement du secteur du cuir représente une opportunité stratégique pour Maurice : transformer les matières premières locales en produits finis à haute valeur ajoutée, réduire les importations et stimuler la diversification économique. Toutefois, il a également reconnu les obstacles actuels : rareté des matières premières, équipements obsolètes, difficultés d’accès au financement et manque de compétences spécialisées.
Le rapport technique, en cours de validation, devra servir de feuille de route pour moderniser la chaîne d’approvisionnement, renforcer les capacités technologiques, améliorer les standards de qualité et favoriser des pratiques durables. « Nous sommes déterminés à mettre en œuvre ces recommandations afin de bâtir une industrie du cuir plus compétitive, respectueuse de l’environnement et portée par l’innovation, en parfaite adéquation avec nos objectifs de développement national », a déclaré le ministre.
Depuis 2016, Maurice bénéficie du soutien technique et financier du COMESA pour le développement de sa filière cuir, notamment à travers la formulation de la National Value Chain Strategy (2019–2023). L’Africa Leather and Leather Products Institute (ALLPI), représenté par son directeur exécutif, Nicholas Mudungwe, accompagne également le pays dans cette démarche ambitieuse.
Pour sa part, le Dr Dev Haman, Secrétaire général adjoint du COMESA, a réaffirmé l’importance de la chaîne de valeur cuir pour générer de l’emploi, créer de la richesse et positionner Maurice sur les marchés d’exportation. «Même de petits investissements peuvent considérablement améliorer la qualité des produits et leur compétitivité sur les marchés internationaux », a-t-il souligné. Le cuir mauricien pourrait ainsi être transformé en chaussures, sacs, vestes, manteaux et divers accessoires destinés à l’exportation.
Au-delà du cuir, le gouvernement entend également renforcer l’écosystème entrepreneurial. À ce titre, le ministre Ameer Meea a rappelé que le budget 2025-2026 prévoit une déduction fiscale allant jusqu’à Rs 150 000 pour les start-ups et PME investissant dans les outils d’intelligence artificielle. Le National SME Award, prévu cette année, viendra également encourager l’innovation et l’adoption des meilleures pratiques au sein des PMEs.



