Lors de la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Joe Lesjongard, le Premier ministre, Dr Navin Ramgoolam, a confirmé qu’une mutinerie avait éclaté le 17 juillet à la prison de haute sécurité de Melrose.
Il a d’abord rappelé que le pays compte douze établissements pénitentiaires et que des contrôles y sont régulièrement effectués. Il a notamment évoqué une fouille approfondie menée le 18 mai dernier, qui avait conduit à la saisie de 33 téléphones portables, plusieurs batteries de recharge, 47 paquets de cannabis et des cartes SIM dans diverses unités.
Le 17 juillet, une nouvelle opération a été lancée à Melrose. Dès 8h55, des fouilles ont été menées dans cinq unités résidentielles, au cours desquelles plusieurs objets interdits ont de nouveau été découverts, notamment des mini téléphones et des cartes SIM. C’est dans l’unité Ebony que la situation a dégénéré : certains détenus ont collaboré, tandis que des meneurs ont délibérément tenté d’empêcher les fouilles, déclenchant des affrontements avec le personnel pénitentiaire.
Face à cette mutinerie, des renforts ont été requis. Des unités spécialisées, dont le Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM) et le Special Mobile Force (SMF), ont été mobilisées pour rétablir le calme.
S’agissant des allégations de brutalité, sept cas présumés ont été recensés et font actuellement l’objet d’une enquête policière. Tous les détenus concernés ont été examinés par du personnel médical ; certains ont reçu des soins, tandis qu’un détenu blessé au cou a, selon le Premier ministre, refusé toute assistance médicale.
Par ailleurs, la National Human Rights Commission (NHRC) a été saisie le 18 juillet, à la suite d’une plainte déposée par le père d’un détenu. La commission s’est réunie le lendemain et a ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante, interdisant formellement tout acte de torture ou de mauvais traitement.
Le Premier ministre a souligné que l’enquête est toujours en cours et a assuré que le rapport final sera rendu public dès sa réception, dans un souci de transparence et de responsabilité envers la population.