Le projet de rénovation de la foire d’Abercrombie à Sainte-Croix, lancé en 2019, s’est transformé en véritable fiasco administratif. Selon le ministre des Collectivités locales, Ranjiv Woochit, ce projet incarne « un cas d’école en matière de mauvaise gouvernance » sous le précédent gouvernement dirigé par le MSM. Malgré un lancement officiel il y a près de six ans, seulement 21 % des travaux ont été réalisés, et le chantier est aujourd’hui à l’arrêt.
Les retards seraient dus à des différends techniques entre le consultant et le contracteur, aggravés par l’édification d’une structure non approuvée officiellement. Cette construction, selon le ministre, présentait des défauts structurels qui auraient pu être évités avec une supervision adéquate.
Au lieu de résoudre le conflit de manière professionnelle, le précédent gouvernement a préféré résilier le contrat de manière précipitée en mai 2023, sur la base d’avis légaux de Me Roubina Jadoo-Jaunbocus et du Senior Counsel Ravin Chetty, appuyés par les ministres Dr Anwar Husnoo, Joe Lesjongard et Bobby Hurreeram. Pour Woochit, cette décision a été prise « without valid cause ».
Le contracteur a alors initié une procédure d’arbitrage. Le 9 mai 2025, le tribunal arbitral a rendu sa sentence : le Conseil municipal de Port-Louis doit verser Rs 25,386,061, somme réduite à Rs 21,257,112.33 après déductions fiscales.
« Ce sont les citoyens de la capitale qui paient aujourd’hui le prix d’une mauvaise décision politique », a déploré le ministre. Il a également déposé au Parlement l’ensemble des documents relatifs à cette affaire, affirmant qu’ils démontrent clairement l’absence de fondement juridique derrière la résiliation du contrat.
Ce dossier met en lumière les conséquences financières et structurelles de décisions mal préparées, et pose la question de la responsabilité politique dans la gestion des projets publics. Pendant ce temps, la foire d’Abercrombie attend toujours sa modernisation, et les citadins leur marché rénové.