Ce budget ne sera pas une promenade de santé. Ce sera un exercice d’équilibriste, un moment de vérité, un passage obligé dans un pays où tant de repères ont été brouillés, tant de chiffres maquillés, tant de ressources dilapidées.
L’héritage laissé par l’ancien régime MSM est lourd, embarrassant, parfois honteux. Pendant trop longtemps, la gouvernance économique s’est résumée à un jeu de façade : des bilans embellis, des dettes masquées, des dépenses clientélistes déguisées en politiques sociales.
Derrière les discours triomphalistes, c’est un État fragilisé, des institutions affaiblies, et une économie qui a trop souvent servi des intérêts particuliers plutôt que l’intérêt général.
Le budget 2025 devra réparer. Corriger. Redresser. Et dire les choses telles qu’elles sont. Il faudra en finir avec l’opacité, les manipulations comptables, les promesses irréalisables et les politiques de court terme. Car le pays a besoin d’une boussole, pas d’un miroir déformant.
Mais ce budget ne pourra pas tout. Le gouvernement, même animé des meilleures intentions, ne pourra réparer seul ce qui a été saboté pendant des années. Il nous faudra, tous, collectivement, retrousser nos manches. Il nous faudra réapprendre à produire, à innover, à construire, à servir — au lieu de simplement consommer et revendiquer.
Le gouvernement devra montrer l’exemple : transparence, rigueur, réforme. Il lui incombera d’alléger le poids des inégalités, de mieux cibler les aides, de restaurer la confiance dans les institutions. Mais en retour, chaque citoyen, chaque entreprise, chaque acteur social devra aussi prendre sa part de responsabilité. Car la refondation de Maurice ne viendra pas d’un budget, mais d’un effort national. Il est temps de tourner la page d’un passé dispendieux, d’une gouvernance marquée par le gaspillage et les petits arrangements entre amis. Il est temps d’écrire, ensemble, un nouveau chapitre. Celui du redressement. De la justice économique. De la responsabilité partagée. Ce ne sera pas facile. Ce ne sera pas populaire. Mais ce sera salutaire.
Budget 2025 : Le gouvernement fera sa part. À nous de faire la nôtre.
