Presque une semaine après la présentation du Budget 2025-2026, l’ancien Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, a pris la parole ce mercredi lors d’une conférence de presse tenue au Sun Trust. Il a exprimé de vives réserves quant à la teneur et à l’orientation de l’exercice budgétaire, qu’il considère comme l’un des plus préoccupants depuis l’indépendance.
Déplorant ce qu’il qualifie de « budget de rupture sociale », il a critiqué un ensemble de mesures qu’il estime déconnectées des réalités vécues par la population, en particulier les plus vulnérables.
Des choix budgétaires contestés
Le leader du MSM a remis en question la méthodologie ayant conduit à l’élaboration du budget, en évoquant notamment le rapport State of the Economy, publié peu après les élections générales. Il a souligné un manque de transparence dans la conception de ce document stratégique, qui, selon lui, semble avoir servi de justification à des décisions économiques drastiques.
« Pendant sept mois, aucune mesure concrète n’a été mise en œuvre pour redresser l’économie. Aujourd’hui, on présente un budget qui transfère le fardeau de la mauvaise gestion sur les épaules des citoyens », a-t-il déclaré.
Préoccupation majeure pour la dimension sociale
Parmi les mesures les plus controversées, l’ancien Premier ministre a exprimé son inquiétude face au report de l’âge d’éligibilité à la pension universelle, désormais fixé à 65 ans au lieu de 60 ans. Pour lui, cette décision constitue une atteinte au modèle social mauricien, bâti sur les principes de solidarité et de dignité.
Il a également attiré l’attention sur la suppression de plusieurs aides sociales – telles que la maternity allowance, la pregnancy allowance et la school allowance – qui, selon lui, risquent d’affaiblir le tissu social et de créer davantage d’inégalités.
Pouvoir d’achat et coût de la vie
L’impact potentiel de la réduction des subventions sur les produits de base comme la pomme de terre et l’oignon, ainsi que sur le secteur du transport public, a également été soulevé. Pravind Jugnauth s’interroge sur les répercussions de ces décisions sur le pouvoir d’achat des familles.