Pour la première fois depuis septembre 2022, les présidents Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont échangé par téléphone, pendant plus de deux heures. Cette reprise de contact intervient dans un contexte international tendu, marqué par l’escalade en Ukraine et les craintes d’un nouvel emballement du programme nucléaire iranien.
Le principal objet de l’appel était le programme nucléaire de l’Iran, un dossier dans lequel la France et la Russie restent cosignataires de l’accord de Vienne de 2015. Les deux dirigeants ont convenu de coordonner leurs démarches et de se reparler prochainement. Vladimir Poutine a insisté sur le droit de l’Iran à développer un programme nucléaire civil, tandis qu’Emmanuel Macron a appelé à un “règlement durable et exigeant” du dossier, incluant les missiles iraniens et l’influence régionale de Téhéran.
L’Ukraine, un point de friction majeur
L’entretien a également porté sur la guerre en Ukraine, un sujet sur lequel les positions restent diamétralement opposées. Emmanuel Macron a réitéré le soutien “indéfectible” de la France à la souveraineté de l’Ukraine et plaidé pour un cessez-le-feu rapide et l’ouverture de négociations de paix. Vladimir Poutine, quant à lui, a affirmé que tout accord futur devra tenir compte des “nouvelles réalités territoriales”, entérinant de facto l’annexion des territoires conquis.
Le Kremlin accuse les pays occidentaux d’avoir “ignoré les intérêts sécuritaires de la Russie” et considère le conflit comme une conséquence directe de cette politique.
Un geste diplomatique calculé
Après avoir cessé tout contact avec le maître du Kremlin en 2022, l’Élysée justifie cette reprise de dialogue par la nécessité de réaffirmer ses positions et de participer à toute initiative diplomatique concernant l’Iran.
Les deux présidents ont souligné la priorité de résoudre les crises du Moyen-Orient par la diplomatie. Emmanuel Macron a réclamé le retour immédiat des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en Iran, alors que Téhéran menace de rompre avec l’organisation.
Le président français s’est engagé à dialoguer avec les autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU — États-Unis, Royaume-Uni, Chine et Russie — afin d’assurer le respect par l’Iran du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.