La France et Madagascar rouvrent un dossier explosif : celui des Îles Éparses. Six ans après leur dernière rencontre, une commission mixte doit se réunir à Paris le 30 juin pour évoquer l’avenir de ces territoires stratégiques du canal du Mozambique. Mais Emmanuel Macron a d’ores et déjà écarté toute idée de rétrocession, privilégiant une cogestion – une position qui fait grincer des dents à Antananarivo.
Le président malgache Andry Rajoelina, qui réclamait encore en octobre la restitution des îles, reste silencieux pour l’heure. Son gouvernement, par la voix de la ministre des Affaires étrangères Rasata Rafaravavitafika, se félicite de la relance du dialogue : « Madagascar revendique ces îles depuis les années 1970, soutenu en 1979 par une résolution de l’ONU. Nous défendrons nos droits historiques. »
Mais dans l’opposition, le ton est nettement plus tranchant. Hajo Andrianainarivelo exige une réponse ferme : « La souveraineté ne se négocie pas. Nous mettons en garde Andry Rajoelina de ne pas trahir l’histoire. » D’autres voix, comme celle du député Roland Ratsiraka, se montrent plus prudentes : hostile à une restitution immédiate, il dénonce « l’incapacité du régime actuel à gérer ses propres ressources naturelles » et craint que les Îles Éparses ne deviennent des objets de spéculation.
En jeu : des zones maritimes stratégiques, couvrant près de la moitié du canal du Mozambique, riche en poissons et en hydrocarbures. Pour Paris, céder ces territoires reviendrait à renoncer à un levier économique et géopolitique majeur dans la région.