Plus de Rs 31 millions détournées : la FCC enquête sur une vaste escroquerie impliquant 285 faux employés
Un nouveau scandale financier secoue le pays. La Financial Crimes Commission (FCC) a ouvert une enquête sur une fraude d’ampleur sans précédent liée au programme gouvernemental « Prime à l’Emploi », instauré par le Finance Act de 2022 et reconduit en 2023 et 2024.
Ce dispositif visait à encourager l’emploi des jeunes Mauriciens, notamment ceux en situation de handicap, en accordant une allocation mensuelle de Rs 15 000 par emploi, versée aux employeurs via la Mauritius Revenue Authority (MRA).
Mais derrière cette mesure sociale, se cache un système frauduleux savamment orchestré. Le principal suspect, unique directeur-actionnaire de huit sociétés, aurait utilisé ces entreprises comme écran pour réclamer illégalement des aides financières sur la base de faux recrutements. Entre avril 2023 et février 2024, il aurait ainsi déclaré 285 personnes comme ses employés, alors qu’aucune d’entre elles n’avait travaillé pour lui, ni reçu de paiement de la MRA.
Un système bien huilé, mais aux traces bien visibles
Les demandes avaient été soumises via la plateforme en ligne de la MRA. À travers les procédures automatisées, les huit entreprises ont été jugées éligibles et ont ainsi pu encaisser les subventions, sans vérification approfondie de la réalité des emplois.
Les 285 personnes concernées, interrogées par la FCC, ont unanimement nié avoir été employées ou rémunérées par ces sociétés.
L’ampleur de la fraude est colossale : les sommes détournées s’élèveraient à Rs 31,977,700. Pire encore, selon une première analyse des flux financiers, près de Rs 15 millions ont directement atterri sur les comptes personnels du suspect.
Crypto, voitures de luxe et placements à l’étranger
L’enquête révèle que l’argent volé a servi à alimenter d’autres sociétés écrans, des portefeuilles de cryptomonnaies (notamment via Binance.com), à financer des investissements immobiliers à l’étranger, ainsi qu’à l’achat de voitures luxueuses. Ce scandale met en lumière les failles du système de contrôle et soulève des questions majeures sur la transparence des programmes d’aide publique. La FCC poursuit actuellement son investigation pour retracer l’intégralité du réseau de transactions, et identifier d’éventuelles complicités.