Peut-on vraiment se protéger contre des attaques biologiques ? C’est la question cruciale à laquelle tente de répondre Maurice en renforçant ses lois et ses capacités face à ce type de danger. Durant deux jours, experts locaux et internationaux se sont réunis à l’hôtel Labourdonnais Waterfront à Port-Louis pour un atelier stratégique sur la sécurité biologique.
Pourquoi parler d’armes biologiques aujourd’hui ?
Pandémies, virus manipulés, agents pathogènes utilisés comme armes… L’idée peut sembler tout droit sortie d’un film de science-fiction. Pourtant, ces menaces sont bien réelles. Et comme l’a rappelé le Dr Ashwamedsing Dinassing, Directeur des services de santé, la crise mondiale du COVID-19 a prouvé à quel point un incident biologique peut bouleverser des vies, paralyser des économies et mettre sous pression des systèmes de santé entiers.
Même si Maurice est depuis longtemps signataire de la Convention sur les armes biologiques (depuis 1976), il est essentiel aujourd’hui d’adapter et de renforcer le cadre légal pour répondre aux défis actuels.
Un danger accentué par l’ouverture du pays
Avec son économie tournée vers le tourisme, l’accueil de travailleurs étrangers et un commerce international dynamique, Maurice est naturellement exposée à des risques accrus d’introduction d’agents biologiques dangereux. C’est pourquoi, selon le Dr Dinassing, il devient impératif de :
- criminaliser l’utilisation malveillante des agents biologiques,
- renforcer les contrôles aux frontières et aux points d’entrée,
- coordonner les efforts entre les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale.
Un travail d’équipe à l’échelle mondiale
Cet atelier a aussi permis à plusieurs partenaires internationaux de réaffirmer leur soutien. Lisa Simirique Singh, Coordinatrice résidente de l’ONU à Maurice, a rappelé l’importance pour chaque pays de jouer son rôle dans la lutte mondiale contre les armes biologiques.
Le Canada, représenté par Matthew Loken, s’est dit prêt à soutenir davantage les pays africains dans la gestion de ces risques.
Tom Green, du Royaume-Uni, a insisté sur la nécessité de transformer les engagements en actions concrètes et d’apporter un appui technique aux États qui en ont besoin.
La Convention sur les armes biologiques en bref
Entrée en vigueur en 1975, cette convention internationale interdit la fabrication, le stockage et l’usage d’armes biologiques et à toxines. Aujourd’hui, 187 pays — dont Maurice — sont signataires de cet accord qui reste un pilier du désarmement mondial.
Ce renforcement du cadre législatif à Maurice vise avant tout à protéger la population et à anticiper les crises futures. Car face aux menaces biologiques, la prévention reste l’arme la plus efficace.