Après six années de silence, Vishnu Lutchmeenaraidoo, ancien ministre des Finances, a repris la parole publiquement. Mais ce retour, très attendu, laisse un goût d’inachevé. Lors d’une conférence de presse soigneusement orchestrée, il a voulu répondre aux accusations de Dawood Rawat dans l’affaire explosive du démantèlement de la BAI. Sa ligne de défense : un groupe insolvable, un système assimilable à un « Ponzi Scheme », et une décision gouvernementale « nécessaire ».

Lutchmeenaraidoo a rappelé qu’il avait quitté la scène politique en 2019, démissionnant de ses fonctions de ministre et de député. Il affirme être sorti de son silence uniquement pour rétablir sa vérité face aux récentes accusations de Rawat, qui le pointe du doigt comme principal artisan de l’effondrement de l’empire BAI.

Mais derrière le discours posé et les références internationales – notamment le crash de la BAI à Trinité-et-Tobago – plusieurs zones d’ombre persistent. Son intervention, ponctuée d’arguments techniques et de justifications économiques, a parfois donné l’impression d’un exercice de contournement, voire de glissement de responsabilités.
Il a soigneusement évité de se prononcer sur la gestion des actifs de la BAI ou sur les suites judiciaires du dossier, préférant renvoyer la balle au gouvernement actuel, qu’il invite à lancer un audit.

Et si Lutchmeenaraidoo s’est montré peu loquace sur les enjeux actuels, il n’a pu s’empêcher de faire quelques clins d’œil politiques, notamment en évoquant directement le MMM et Paul Bérenger. Des allusions calculées qui rappellent que l’ancien ministre maîtrise encore l’art de manier les mots, même sans livrer le fond.

Ce retour partiel suffira-t-il à redorer son image ou relancera-t-il davantage les tensions autour de l’affaire BAI ? Une chose est certaine : malgré cette sortie, les vraies réponses se font toujours attendre.

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