Le géant américain de l’aéronautique Boeing traverse une nouvelle zone de turbulences. Quelques heures après le crash dramatique d’un Boeing 787‑8 Dreamliner de la compagnie Air India à Ahmedabad, les marchés ont réagi avec une brutalité sans appel : le titre de Boeing a chuté de près de 8 % en préouverture, avant de clôturer à −4,8 % à Wall Street.
Ce crash, qui a coûté la vie à 242 personnes, est le premier accident mortel impliquant un Dreamliner depuis l’entrée en service de ce modèle en 2011. Symbolisant jusqu’ici l’avion long-courrier moderne, économe et fiable, le 787 voit désormais son image écornée par ce drame. Même si les causes de l’accident ne sont pas encore connues, les investisseurs n’ont pas attendu les conclusions de l’enquête pour réagir.
Ce nouveau coup dur survient alors que Boeing tentait difficilement de regagner la confiance des marchés après les scandales liés au 737 MAX, les retards de production et les défauts structurels révélés ces dernières années. Le crash d’Ahmedabad ravive les craintes d’un problème systémique et fait peser de nouvelles menaces sur le redressement du constructeur.
Les conséquences ne se sont pas limitées à Boeing. Les fournisseurs du groupe, comme Spirit AeroSystems et GE Aerospace, impliqués dans la fabrication des fuselages et des moteurs du Dreamliner, ont également vu leur action reculer de 2 à 3 %. Le secteur tout entier en subit les contrecoups, dans un contexte de grande vigilance sécuritaire.
Les autorités de régulation — indiennes, américaines et internationales — ont ouvert des enquêtes techniques. Les premières heures seront déterminantes pour comprendre s’il s’agit d’une erreur humaine, d’une défaillance mécanique, ou d’un enchaînement tragique de circonstances.
En parallèle, Boeing devra gérer la communication de crise, rassurer ses partenaires, compagnies clientes, et surtout le grand public. Déjà, des analystes préviennent que la participation du constructeur au prochain Salon du Bourget pourrait être reléguée au second plan par ce drame.
Ce crash remet au centre des débats une question fondamentale : peut-on encore faire confiance à Boeing pour assurer la sécurité dans les airs ? Le verdict viendra autant des enquêtes que des marchés.