Ce dimanche 4 mai, Maurice a vécu un tournant municipal. Les urnes se sont refermées à 17 h, marquant la fin d’un scrutin historique à plus d’un titre. D’un côté, l’Alliance du Changement s’impose largement en remportant 117 des 120 sièges disponibles dans les cinq grandes villes. De l’autre, une participation électorale historiquement basse jette une ombre sur cette victoire écrasante.

Selon les données officielles de la Commission électorale, seulement 105 315 électeurs se sont rendus aux urnes sur un total de 400 887 inscrits, soit un taux de participation global de 26,27 %. Cette abstention massive interpelle. Malgré les appels au civisme lancés tout au long de la campagne, les électeurs ont massivement boudé les bureaux de vote.

L’Alliance du Changement en force, mais des voix alternatives émergent

Malgré la faible mobilisation, les résultats donnent à l’Alliance une domination presque totale dans les conseils municipaux. Cette victoire confirme l’élan de soutien populaire amorcé lors des dernières législatives, et permet à la coalition de mettre en œuvre son programme local avec une majorité confortable.

Mais trois sièges ont échappé à cette hégémonie, traduisant l’existence de poches de résistance politique :

  • À Beau-Bassin/Rose-Hill (ward 2), Patrick Belcourt, leader du parti En Avant Moris, s’impose dans une circonscription disputée, affirmant ainsi une voix d’opposition constructive.
  • À Vacoas/Phoenix (ward 3), Ashwin Dookun du Reform Party décroche un siège, confirmant que l’ancrage local peut primer sur les alliances nationales.
  • Enfin, à Port-Louis (ward 8), Ajay Teerbhoohan, candidat indépendant, crée la surprise en étant élu en tête de liste, illustrant une soif d’indépendance politique et de représentativité citoyenne.
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Une légitimité à renforcer

Ces résultats traduisent à la fois une confiance renouvelée envers les forces du changement et un désintérêt préoccupant pour les mécanismes démocratiques. La légitimité des nouveaux conseils municipaux, bien que juridiquement incontestable, devra s’appuyer sur une reconquête du lien avec les citoyens.

Plus que jamais, la politique municipale est appelée à se réinventer dans le dialogue, la transparence et la proximité. Car si les urnes ont parlé, l’abstention, elle, a crié.

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