À trois jours du scrutin municipal, la place Edward VII se transforme en bastion politique et syndical. L’Alliance du Changement y signe une démonstration de force, tandis que les autres partis optent pour la retenue. Les syndicats, eux, rappellent le sens profond de la Fête du Travail.
Rose-Hill, 1er mai – L’Alliance du Changement, rassemblant le Parti Travailliste, le MMM, Rezistans ek Alternativ et les Nouveaux Démocrates, a choisi la Fête du Travail pour galvaniser ses troupes à la veille des élections municipales. Sous les couleurs de l’unité et de la relance politique, les leaders de l’alliance ont pris d’assaut la place Edward VII, point névralgique de la mobilisation du jour.
Ce meeting, présenté comme un hommage aux travailleurs, se veut aussi un acte de campagne fort, à trois jours d’un scrutin municipal crucial. Dans les discours, le ton est offensif, les critiques ciblées et l’enthousiasme palpable. L’objectif est clair : imprimer l’image d’un front uni et déterminé à reconquérir les collectivités locales.
Silences et sobriété chez les autres formations
À l’opposé, plusieurs partis politiques choisissent de rester en retrait. Le Reform Party de Roshi Bhadain se contente d’une intervention en ligne. Le Mouvement Socialiste Militant (MSM), encore sonné par sa défaite électorale, reste muet en ce jour symbolique. Le PMSD, de son côté, marque le 70ᵉ anniversaire de sa fondation par une journée de réflexion interne, loin de toute effervescence publique.
Quant à En Avant Moris, la jeune formation de Patrick Belcourt, elle rend hommage aux travailleurs avec sobriété, en déposant une gerbe à Rose-Hill.
Les syndicats fidèles au rendez-vous du 1er-Mai
En marge de la scène politique, les syndicats maintiennent l’esprit revendicatif du 1er-Mai. La Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP) organise une marche vers le monument des travailleurs, perpétuant un rituel de mémoire et de lutte. Le Mauritius Labour Congress, pour sa part, choisit de mettre en lumière le combat des travailleurs victimes d’accidents du travail, devenus handicapés dans l’exercice de leur métier.
Dans une ambiance électorale tendue mais pacifique, ce 1er-Mai prend des allures de mobilisation générale, à la croisée des engagements militants et des calculs électoraux. La rue, elle, observe, écoute et jauge.