Ce document interne, qui circule désormais au sein même du gouvernement, dresse la liste des montants alloués aux anciens ministres, vice-ministres et Parliamentary Private Secretaries (PPS). Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Certains perçoivent mensuellement entre Rs 90 000 et Rs 120 000, à vie. D’autres, qui n’ont occupé leur poste que quelques mois, bénéficient tout de même de sommes confortables qui défient la logique de l’équité républicaine.
Dans un pays où le revenu minimum tourne autour de Rs 17 000, et où les allocations sociales sont constamment soumises à des critères rigoureux, ces pensions soulèvent une question fondamentale : à qui sert l’État mauricien ?
Au moment même où le gouvernement impose des réformes jugées “inévitables” — notamment le recul de l’âge de la pension universelle de 60 à 65 ans — on découvre que les anciens dirigeants se sont eux-mêmes prémunis de toute précarité. Ils vivent dans une bulle d’immunité économique, déconnectée de la réalité du peuple. Pendant que la classe moyenne s’effondre, que les jeunes s’exilent faute de perspectives, et que les retraités doivent choisir entre nourriture et médicaments, les anciens maîtres du pays vivent dans le confort, aux frais de la République.