Alors que le gouvernement s’apprête à introduire le permis à points dans le sillage du Budget 2025-2026, deux drames routiers impliquant des motocyclistes ont secoué le pays en l’espace de quelques heures. Un sinistre rappel que la route continue de tuer… et que l’impunité ne peut plus durer.
Vendredi soir, à Lallmatie, Dev Neerghen, un habitant de 40 ans, a perdu la vie après avoir violemment percuté un mur à moto. Les secours n’ont rien pu faire : la victime était déjà sans vie à leur arrivée. Le corps a été transporté à la morgue de l’hôpital Dr Jeetoo. Une enquête est en cours pour déterminer les causes exactes de cet accident tragique.
Quelques heures plus tard, un deuxième accident mortel est survenu à La Nicolière. Un homme de 60 ans, résidant à Bon-Accueil, est décédé après avoir percuté un camion en stationnement. Le choc a été fatal. D’après les premiers éléments de l’enquête, la zone n’était ni éclairée ni correctement signalée. Le camion aurait été en panne depuis la veille. Son conducteur, âgé de 35 ans, s’est présenté au poste de police de Pamplemousses dans la soirée. Il a affirmé avoir placé un triangle de signalisation. Il a été placé en détention préventive. Les deux véhicules ont été saisis à des fins d’expertise.
Un système à bout de souffle
Ces deux morts viennent alourdir un bilan déjà effrayant. Les motocyclistes restent les premières victimes de la violence routière à Maurice. Mauvais éclairage, routes dégradées, comportements irresponsables : tout concourt à faire de chaque déplacement une roulette russe.
Et pourtant, rien ne semble freiner l’hécatombe. Chaque semaine, les mêmes scènes d’horreur, les mêmes mots de compassion, les mêmes promesses de réforme. Puis le silence. Jusqu’au prochain drame.
Le permis à points : choc de conscience
L’annonce du permis à points, contenue dans le dernier budget, suscite l’espoir d’un sursaut. L’idée est simple : retirer progressivement des points à tout contrevenant, jusqu’à la suspension du permis. Mais ce système, aussi pertinent soit-il, peut-il vraiment suffire à enrayer l’anarchie qui règne sur nos routes ?
Sans une application rigoureuse, des contrôles renforcés, une meilleure signalisation et une éducation civique dès le plus jeune âge, le permis à points risque de devenir une coquille vide. Et les motos, des cercueils sur deux roues.