ÉDITO – Zot même casser, zot même ranger

ByRédaction

July 8, 2025

La scène se rejoue encore une fois sous nos yeux : un politicien en quête de rédemption publique, un autre qui joue les compatissants, une grève de la faim qui prend des allures de théâtre. Et pendant que la population attend des actes forts, c’est le grand bal des récupérations qui continue.

Dave Kissoondoyal entame son quatrième jour de grève à Union Park. Il dit vouloir éveiller les consciences et dénoncer l’indifférence du pouvoir. Un acte fort, certes. Mais peut-on encore parler d’un véritable combat social quand la frontière entre militantisme citoyen et engagement partisan s’efface à ce point ? Car il ne faut pas avoir la mémoire courte : ce même Dave Kissoondoyal assistait récemment, sans ambiguïté, à un meeting où trônait l’ancien Premier ministre lui-même. Zot même casser, zot même ranger, dirait le peuple en créole.

Et voilà que Pravind Jugnauth, celui qui avait tourné le dos à Nishal Joyram en 2022 lorsqu’il jeûnait contre la hausse des prix du carburant, vient aujourd’hui faire preuve d’un soudain élan d’humanité. Une main posée sur l’épaule du gréviste, quelques mots compatissants, et l’image est prête pour les réseaux sociaux.

Mais cette compassion de façade ne trompe plus personne. Le peuple reconnaît désormais les gestes creux, les alliances intéressées, les tentatives de récupération en période pré-électorale. Il sait faire la différence entre un vrai combat social et un scénario bien ficelé pour soigner des postures politiques.

Ce que la rue réclame, ce n’est pas un spectacle. C’est un changement réel, cohérent, sincère.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *