Une étape importante vers l’égalité des genres a été franchie à la Financial Services Commission, à Ebène, avec la tenue d’une session de travail axée sur le thème « L’intégration du genre dans le secteur des services financiers ». La rencontre s’est déroulée en présence de la ministre des Services financiers et de la Planification économique, Dr Jyoti Jeetun, et de la ministre déléguée à l’Égalité des genres et au Bien-être de la famille,Anishta Babooram.
Point d’orgue de cette session : le partage d’expérience de quatre entreprises ayant adhéré à la Gender Charter, une initiative inspirée du programme Africa RISE. Cette charte a pour but de corriger les déséquilibres entre les sexes dans le secteur financier en favorisant l’égalité et l’inclusion. Trois nouvelles entreprises ont également signé la charte aujourd’hui, témoignant d’un engagement croissant de l’industrie.
Dans son discours d’ouverture, Dr Jeetun a rappelé le rôle fondamental du secteur financier, moteur de recettes fiscales et pourvoyeur de milliers d’emplois directs et indirects. « Ce secteur, fondé sur le savoir et les compétences, a démocratisé l’économie en créant des opportunités entrepreneuriales pour tous », a-t-elle affirmé.
Appel à l’action face à la crise démographique
La ministre a aussi mis en garde contre les effets de la crise démographique qui se profile à Maurice, notamment avec le vieillissement de la population. Pour elle, l’une des réponses à cette problématique est claire : intégrer davantage de femmes dans le marché du travail. Elle a plaidé en faveur d’un meilleur accompagnement des femmes pour faciliter leur retour à l’emploi, en s’attaquant aux obstacles qu’elles rencontrent encore trop souvent.
Dr Jeetun a par ailleurs évoqué les axes stratégiques de son ministère pour propulser davantage le secteur à l’international : élaboration d’un Strategy Report, construction d’une Vision 2050 et développement de partenariats clés avec l’Inde et l’Afrique.
Genre : vers une nouvelle culture du travail
De son côté, Anishta Babooram a salué l’organisation de cette session, qu’elle a qualifiée de « catalyseur de changement durable ». Elle a insisté sur l’importance de revoir les structures sociétales actuelles en intégrant l’égalité des genres comme un principe transversal, touchant tous les domaines.
« L’égalité des genres ne se limite pas aux droits des femmes, elle concerne les droits humains dans leur ensemble. Le gender mainstreaming, c’est garantir les mêmes droits et opportunités à chacun, où qu’il soit et quoi qu’il fasse », a-t-elle souligné.
La ministre déléguée a rappelé que son ministère œuvre actuellement à la mise en œuvre d’une Politique nationale du genre, avec pour objectif de favoriser l’intégration systématique de la perspective de genre dans les politiques publiques et les pratiques institutionnelles.