« Boukou Morisien pou dormi vant vide », lance Renganaden Padayachy, ex-ministre des Finances, dans une diatribe publiée sur Facebook ce lundi 23 juin. Celui qui, il y a à peine quelques mois, pilotait les finances publiques, accuse désormais le gouvernement d’attaquer la pension de vieillesse, les aides sociales et les droits des plus vulnérables.
Mais cette sortie n’a pas eu l’effet escompté. Sur les réseaux sociaux, les internautes l’ont rapidement remis à sa place. « Zot finn touy nou pou 5 an, aster zot ploré ? », commente un utilisateur. « Zot ti dans pouvoir, ki zot ti fer ? », renchérit un autre. L’ex-ministre, tenté de se refaire une virginité politique, se heurte à la mémoire collective d’un peuple qui n’a pas oublié les hausses de prix, les scandales à répétition, et une politique budgétaire jugée déconnectée.
Alors que le débat sur le report de la pension universelle à 65 ans secoue le pays, l’indignation de Padayachy sonne creux. Car c’est bien sous sa houlette que la dette publique a explosé, que les inégalités se sont creusées, et que les fonds publics ont été orientés vers des projets douteux, souvent au profit d’une élite.
Ceux qui le suivaient hier ne sont plus dupes. En ligne, les mots sont tranchants : « Politik zournalier pa fer ou oublié dimounn ki finn soufer ». À trop vouloir rejouer la carte du sauveur, l’ex-ministre semble avoir oublié… qu’il était l’un des bâtisseurs du malaise social qu’il dénonce aujourd’hui.